Lorsqu’une femme décide de posséder son magasin de chasse et pêche

Devenir une femme propriétaire d’un magasin de chasse et pêche dans un milieu dominé par les hommes, il faut avoir du cran. C’est ce qu’a réalisé Caroline Roy, de Laval.
La Beauceronne a toujours été une passionnée de chasse et pêche.
«À la base, je suis une passionnée de chasse et de pêche, surtout plus la chasse, d’expliquer la dame native de Beauceville. En 2021, j’ai démarré Dépôt chasse et pêche, un projet que je menais en même temps que mon travail à temps plein. C’était un site web et une page Facebook. Devant le succès que nous avions, mon conjoint et moi, et alors que je suis tombée enceinte, je me suis dit que j’allais m’acheter un magasin. Je me suis donc mise à la recherche d’un magasin à vendre, parce que je voulais que Dépot chasse et pêche ait son pied à terre.»
Elle découvre un magasin à vendre à Coteau-du-Lac.
«J’ai commencé mes démarches et, après quelques mois, je suis devenue propriétaire du magasin le 1er janvier 2024. Ce magasin était déjà sous la bannière Écotone. J’ai poursuivi dans la même lignée. Le magasin était là depuis plus de 35 ans. On peut dire que je suis la troisième génération à posséder un magasin dans cet emplacement.»
Elle possédait déjà la fibre entrepreneuriale, avec son père, qui a une entreprise de rénovations depuis 20 ans. «J’ai grandi avec cette vision. Mon conjoint est aussi entrepreneur.»
LA RÉACTION DU MILIEU
L’arrivée d’une dame dans ce monde d’hommes a causé une certaine surprise.
Elle a récolté ce jeune mâle orignal en octobre dernier. Elle pose ici avec son conjoint, Lloyd. et sa petite fille, Emmy.
Photo fournie par Caroline Roy
«Au début, j’avais vraiment l’impression qu’on me prenait moins au sérieux. Lorsque j’entreprenais mes démarches seules, les gens étaient hésitants, mais, lorsque mon conjoint apparaissait, j’étais plus prise au sérieux. Aussi, au début, lorsque je répondais à un client, il me demandait s’il y avait un homme dans le magasin. J’étais fière de leur prouver ma valeur en répondant à leurs questions. Aujourd’hui, je n’ai plus de commentaires du genre. Au contraire, les gens me disent qu’ils sont fiers de voir une femme propriétaire d’un magasin de chasse et pêche à un aussi jeune âge.»
Du côté des fournisseurs, tout a été plus facile.
«De ce côté, tout a super bien été. Il faut dire que je faisais affaire avec quelques-uns déjà, avant d’avoir le magasin physique. Lorsque j’ai commencé le tout en 2021, c’était un petit projet avec lequel je m’amusais sur le web et plus. Maintenant, c’est devenu le centre de mon univers.»
LES TARIFS
Les fournisseurs apprécient son travail à sa juste mesure.
«Les fournisseurs sont bien étonnés de tout ce que j’ai réussi à faire en un an. En participant aux différents salons, j’ai pu rencontrer les amateurs et me faire connaître. Même si les gens sont loin de mon magasin, il n’y a pas de problème puisque je vends sur le web, à travers le Québec et le Canada. Je peux vendre n’importe où, si une personne a accès au web.»
Après avoir passé au travers de préjugés du départ et de différentes autres difficultés, elle constate que les fameux tarifs se mettent de la partie.
«Il est certain que tout ce qui se passe à travers le monde présentement nous cause des difficultés. Il faut jongler avec l’approvisionnement. J’ai annulé beaucoup de commandes de produits américains, au niveau des armes à feu et des munitions. Le client ne voudra pas payer 25% plus cher sa boîte de balles, par exemple. J’ai réussi à me tourner vers d’autres compagnies, ce qui a nécessité beaucoup de travail. Nous travaillons avec des distributeurs et directement avec les compagnies pour certains produits. Tout change tellement rapidement que c’est un travail continuel.»
L’AVENIR
Forte de son succès, elle ne veut pas s’arrêter là.
«Ma vision d’avenir, c’est d’agrandir le magasin. Je manque d’espace dans le local actuel. Les clients me le soulignent souvent. Dans un avenir rapproché, je vais devoir régler ce dossier. J’ai bien des idées et des projets.»
Elle entend faire d’autres salons chasse et pêche l’an prochain. Personnellement, je l’ai découverte au Salon Plein air, chasse, pêche et camping de Saint-Hyacinthe. À la regarder aller, comme le dit l’expression populaire, on comprend vite qu’elle nage dans ce monde comme un poisson dans l’eau. Elle est vraiment une source d’inspiration pour toutes les femmes qui veulent se lancer dans le milieu de la chasse et de la pêche. Pour en savoir plus: 1 450 763-0179 ou www.depotchassepeche.ca.
EN BREF
DINDON SAUVAGE
La chasse du dindon sauvage débute cette fin de semaine, sur le territoire québécois. Pour les zones 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10-11, 26 et 27, seuls le dindon à barbe ou le mâle sont permis, jusqu’au 19 mai. Pour les zones 2, 12, 13, 15, la chasse débute le 25 avril pour se terminer le 6 mai. Encore là, seul le dindon à barbe est permis. La chasse est permise à partir d’une demi-heure avant le lever du soleil jusqu’à midi.